Troubles musculo-squelettiques suisse

Quelles sont les troubles les plus fréquemment traités par les thérapeutes ?

Par ESSR 17 septembre 2025

 7 min de lecture

En Suisse, les thérapeutes complémentaires traitent surtout douleurs, allergies et troubles fonctionnels. Découvrez les motifs de consultation les plus fréquents.

La médecine complémentaire et alternative occupe une place croissante dans le paysage de la santé suisse. Avec plus de 20'000 thérapeutes enregistrés selon le Registre de Médecine Empirique (RME), cette approche thérapeutique répond à des besoins spécifiques de la population. Mais quels sont réellement les troubles les plus fréquemment traités par ces professionnels de santé ?

Le panorama des troubles traités : les données suisses

Selon l'enquête représentative menée par le RME en 2021, 84% des individus ayant recours aux médecines complémentaires et alternatives estiment avoir obtenu un résultat «suffisant à très efficaces». Cette étude révèle que 91 troubles différents ont été traités par la médecine complémentaire, offrant ainsi un panorama complet des motifs de consultation.

Les pathologies les plus fréquemment prises en charge se répartissent comme suit :

  • Les douleurs de la nuque et du dos (14%)
  • Des douleurs ou des crampes musculaires générales (8%)
  • Des douleurs articulaires (7%)
  • Des allergies (6%)

Ces statistiques révèlent une tendance claire : les troubles musculo-squelettiques dominent largement le champ d'intervention des thérapeutes complémentaires.

Les spécificités de la prise en charge chez les enfants

La médecine complémentaire s'étend également à la pédiatrie. Selon l'enquête, une large palette de 78 maux ont été traités avec des méthodes de médecine empirique chez les enfants. Les troubles les plus fréquents dans cette population sont :

  • Les allergies (p.ex. rhume des foins)
  • Les maux de ventre
  • La toux (chronique)
  • Les douleurs musculaires/-crampes

Cette diversité des troubles traités témoigne de l'adaptabilité des approches thérapeutiques complémentaires aux différents âges de la vie.

Le concept des pathologies fonctionnelles

Pour comprendre pourquoi certains troubles sont particulièrement adaptés aux approches complémentaires, il convient d'aborder le concept de pathologies fonctionnelles. Ces affections se caractérisent par des symptômes réels et handicapants, alors que les examens médicaux conventionnels (radiologie, analyses sanguines, scanners) ne révèlent aucune anomalie structurelle.

Les pathologies fonctionnelles comprennent notamment :

Les troubles digestifs

Le syndrome de l'intestin irritable représente l'exemple type de ces affections où le patient présente des symptômes digestifs chroniques sans lésion organique identifiable.

Les syndromes neurologiques

Les céphalées de tension et les vertiges fonctionnels illustrent ces troubles où la dimension neurologique est présente sans substrat lésionnel démontrable.

Les douleurs musculo-squelettiques

Les lombalgies non spécifiques et la fibromyalgie constituent des exemples emblématiques de ces pathologies. La fibromyalgie concerne entre 2 et 5 % de la population, le plus souvent des femmes, selon les données des Hôpitaux Universitaires de Genève.

Les troubles psychosomatiques

Cette catégorie englobe diverses manifestations où l'intrication entre facteurs physiques et psychiques est manifeste.

La complémentarité avec la médecine conventionnelle

Le cadre légal suisse impose une approche complémentaire, non substitutive, à la médecine conventionnelle. Les thérapeutes alternatifs et complémentaires doivent exercer en complément de la médecine traditionnelle, et chaque patient doit être conscient de cette distinction.

Cette complémentarité prend tout son sens dans la prise en charge des pathologies fonctionnelles. Le médecin conventionnel, particulièrement le médecin de famille, dispose de temps limité pour chaque consultation. Or, ces troubles nécessitent souvent une approche globale et un investissement temporel important.

L'approche holistique des thérapeutes complémentaires

Les thérapeutes complémentaires développent une approche qui se situe à l'interface entre le somatique et le psychique. Cette position particulière leur permet de :

  • Consacrer davantage de temps à chaque patient
  • Aborder les troubles dans leur globalité
  • Accompagner le patient dans l'apprentissage d'une relation différente avec son corps
  • Proposer des stratégies d'adaptation et de gestion des symptômes

Cette approche répond particulièrement bien aux besoins des patients souffrant de pathologies fonctionnelles, qui nécessitent un accompagnement sur le long terme et une prise en compte de multiples dimensions.

Les bénéfices observés

Au-delà du traitement spécifique des troubles, avoir recours aux médecines complémentaires permet de se nourrir plus sainement (38%), de mieux gérer sa santé globale. Ces effets collatéraux positifs contribuent à l'amélioration générale de la qualité de vie des patients.

Le cadre professionnel en Suisse

Le paysage thérapeutique suisse s'organise autour d'organismes de certification comme le RME, qui délivre un label de qualité aux thérapeutes répondant à des critères stricts de formation et de compétence. Choisissez l'offre qui vous convient parmi plus de 20 000 thérapeutes et environ 180 méthodes référencées par cet organisme.

Cette diversité méthodologique permet une personnalisation de la prise en charge selon les besoins spécifiques de chaque patient et la nature de ses troubles.

Les défis de la collaboration interprofessionnelle

L'efficacité optimale de cette approche complémentaire repose sur la qualité de la collaboration entre médecins conventionnels et thérapeutes complémentaires. Cette synergie permet :

  • Une évaluation médicale initiale complète
  • Un diagnostic différentiel approprié
  • Un suivi coordonné du patient
  • Une complémentarité des approches thérapeutiques

Perspectives d'avenir

L'évolution démographique et l'augmentation des pathologies chroniques renforcent l'intérêt pour les approches complémentaires. Les troubles fonctionnels, en particulier, représentent un enjeu croissant de santé publique nécessitant des réponses adaptées.

La formation des thérapeutes devient donc cruciale pour répondre à ces besoins grandissants. Une formation solide doit couvrir non seulement les techniques thérapeutiques spécifiques, mais aussi la compréhension des pathologies fonctionnelles, les principes de collaboration interprofessionnelle et l'éthique de la pratique complémentaire.

Conclusion

Les troubles les plus fréquemment traités par les thérapeutes complémentaires en Suisse reflètent une réalité clinique spécifique : celle des pathologies fonctionnelles et des douleurs chroniques. Ces affections, caractérisées par des symptômes réels mais sans substrat lésionnel démontrable, trouvent dans l'approche complémentaire une réponse adaptée à leur complexité.

L'École de Santé de Suisse Romande, fondée par des médecins, comprend particulièrement bien cette complémentarité nécessaire entre médecine conventionnelle et approches alternatives. Sa formation "Concepts Thérapeutiques" offre justement cette vision claire du champ thérapeutique, permettant aux futurs thérapeutes de comprendre leur place dans le système de santé suisse et de développer leur capacité à collaborer efficacement avec les autres professionnels de santé.

Cette formation d'une journée approfondit la connaissance des médecines alternatives et complémentaires, renforce l'identité professionnelle du thérapeute et prépare efficacement au Diplôme Fédéral de Thérapeute, le plus haut niveau de reconnaissance pour un thérapeute en Suisse.

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