Comment devenir thérapeute ?
Toutes les démarches à suivre pour vous former en tant que thérapeute, obtenir vos reconnaissances et votre remboursement par les caisses complémentaires en Suisse.
Comment devenir thérapeute : comment se faire reconnaître ? Comment obtenir le remboursement de vos prestations ?
Devenir un thérapeute ASCA, un long chemin ? Nous pensons que ces quelques informations et conseils pourront vous simplifier la vie :
Voici quelques informations utiles à connaître si vous exercez ou souhaitez exercer en tant que thérapeute.
Veuillez noter que cette page ne prétend pas fournir d'informations exhaustives quant aux procédures à suivre, mais plutôt vous fournir quelques pistes et adresses utiles.
Comment devenir thérapeute : étape 1, se former
Pour pouvoir être remboursé.e, la première étape consiste à suivre les formations :
- (1er cycle)
en Anatomie Physiologie commune à toutes les pratiques thérapeutiques
- (premiers secours)
BLS-AED SRC commune à toutes les pratiques thérapeutiques
- (2ème cycle) dans la thérapie de votre choix, par exemple
- (Red Flags)
Exercer dans la sécurité commune à toutes les pratiques thérapeutiques, dès 2023
- (3ème cycle)
en Pathologie pour certaines disciplines thérapeutiques
Comment devenir thérapeute : étape 2, s'inscrire auprès des autorités
En Suisse, l'essentiel des lois régulant l'activité des intervenants de la santé relèvent du droit cantonal.
Dans certains cantons, il vous faut déclarer votre activité aux autorités compétentes.
A Genève :
A Genève, l'exercice des thérapies alternatives et complémentaires est régi par la loi sur la santé (K103) et le règlement sur les pratiques complémentaires (K3 02.03).
Depuis le 2 juin 2021, il n'est plus obligatoire de déclarer votre activité au service du médecin cantonal. Anciennement, cette inscription coutait 400 CHF et vous deviez notamment présenter un certificat médical, un extrait de casier judiciaire, une attestation d'assurance responsabilité civile, un CV.
Sur le canton de Vaud :
L'exercice des pratiques complémentaires n'est pas prévu.
Celles-ci se font donc de fait en marge de la loi. Toutefois, les thérapeutes bénéficient d'une tolérance dans la mesure où ils agissent avec un mobile honorable et où leur acte ne produit pas de résultat dommageable. Lien vers le Service du médecin cantonal
En Valais :
Aucune inscription n'est nécessaire.
Les pratiques alternatives sont tolérées dans la mesure où :
- elles sont sans danger
- s'adressent à des personnes dûment informées
- excluent toute confusion avec les pratiques médicales.
A Neuchâtel :
Les pratiques "dites alternatives, de médecine douce ou de bien-être" sont tolérées dans la mesure où elles sont sans danger pour les personnes qui y recourent. Elles relèvent de la seule responsabilité de ceux qui les dispensent. La publicité pour les pratiques complémentaires y est interdite.
Dans le canton de Fribourg :
Les pratiques complémentaires peuvent être exercées par les non professionnels de la santé, dans la mesure où elles sont sans danger et où il n'y a pas de risque de confusion avec les pratiques médicales. Les droits et devoirs des professionnels de la santé s'appliquent par analogie aux thérapeutes non professionnels de la santé (secret médical, devoir de formation continue, etc.).
Dans tous les cantons :
Les thérapeutes complémentaires (ci-dessous thérapeutes) doivent être sans ambigüité quant au faitqu'ils ne sont pas des professionnels de la santé au sens de la loi (médecin, infirmier, psychologue, etc.)
- Les patients doivent comprendre qu'ils ne sont pas en rapport avec un professionnel de la santé.
- Les thérapeutes n'ont pas le droit d'interférer avec une prescription d'un professionnel de la santé.
- Les pratiques complémentaires ne doivent pas présenter de danger pour les patients.
- Les thérapeutes n'ont pas le droit de prescrire des médicaments.
Comment devenir thérapeute : étape 3, obtenir le remboursement des prestations
Les possibilités de remboursement dépendent des assurances complémentaires (contrats privés) qui décident quels thérapeutes elles remboursent ou non, et ce selon leurs propres critères.
Ci-dessous une présentation des grands labels et associations, ainsi de leur exigences et des remboursements que vous pouvez obtenir en cas d'agrégation / certification.
L'ASCA :
La Fondation Suisse pour les Médecines complémentaires, est un organisme à but non lucratif qui émet entre autres des normes pour la formation des thérapeutes complémentaires.
L'agrégation ASCA permet le remboursement par les caisses suivantes : Groupe Mutuel (Avenir, Philos, Easy Sana, Mutuel Assurance Maladie), AMB, Caisse Maladie de Wädenswil, Swica, Sanitas, Intras, Assura, Supra, Vivao, Rhenusana, FKB, Uniqa.
Pour être agréé (voir les conditions d'agrégation ASCA), le thérapeute doit avoir suivi :
- un premier cycle d'étude (anatomie-physiologie-pathologie) de 150h certifié ASCA qui correspond à l'étude théorique du fonctionnement du corps humain.
- une formation pratique dans une méthode reconnue ASCA, on parle de deuxième cycle (détail sur ce lien).
- une formation de physiologie avancée appelé 3ème cycle : pathologies, correspondant à 300h d'études et qui permet notamment l'étude des pathologies. Cette formation est obligatoire pour certaines méthodes comme l'acupuncture ou la phytothérapie
Le RME :
Le Registre des Médecines Empiriques, est un service proposé par une société privée bâloise, Eskamed SA. Le RME émet des normes pour la certification des thérapeutes praticiens de méthodes empiriques (synonyme de médecines alternatives et complémentaires). Ces normes demandent une formation en médecine académique dont le nombre d'heures varie entre 150, 350 ou 600h (la formation en médecine académique de 150h est essentiellement équivalente au premier cycle ASCA).
C'est en fonction de la méthode pratique visée que se décide le nombre d'heures nécessaires pour la formation en médecine académique. La formation pratique à une méthode reconnue (médecine empirique, essentiellement équivalente au deuxième cycle ASCA) correspond à un nombre d'heures variables, voir la liste des méthodes.
Comme différence notable par rapport à l'ASCA, il faut noter que le RME ne certifie aucune école. C'est ainsi au thérapeute de fournir la preuve de la qualité de sa formation (en fin formation nous vous remettons les pièces nécessaires à envoyer au RME). Finalement, le RME demande aux thérapeutes 250h de pratique attestée avant certification. Une fois certifié, les thérapeutes doivent justifier d'un minimum de 20h de formation continue annuelle.
Finalement, le RME propose un label et non une agrégation. Un registre des thérapeutes certifiés est tenu et mis à disposition des assurances qui décident ensuite quels thérapeutes elles remboursent ou non. Le label RME ne vous garantit donc pas à lui seul le remboursement par les complémentaires. Voir le règlement du RME et le site web.
La SPAK :
La SPAK, plus connue en Suisse Allémanique, est également un label de qualité émis par la NVS, Site web NVSAssociation Suisse en Naturopathie. La SPAK définit deux labels : le label AN pour pour les praticiens en naturopathie/naturothérapie (médecine alternative) et le label AS pour les praticiens en thérapies complémentaires.
Pour le label AN sont demandées 1'200h de formation en naturopathie/naturothérapies et au minimum 600h de formation en médecine académique. Pour le label AS au moins 150h de formation pratique à une méthode reconnue par la SPAK et au minimum 420h de formation en médecine académique.
La SPAK demande également un minimum de 250h de pratique avant de certifier les thérapeutes et procède à des inspection des cabinets. Les thérapeutes certifiés sont finalement tenus de justifier de 20h de formation continue par année.
Thérapeute étape 4 : Formation continue
Finalement le thérapeute agréé ASCA doit justifier d'une formation continue d'au minimum 16h par année.
Vous trouverez ci-dessous plusieurs liens vers des sites comportant une multitude d'informations utiles.
Tout d'abord la Fédération de la médecine complémentaire, qui a repris le flambeau du forum pour une médecine intégrale et du comité d'initiative "Pour la prise en compte des médecines complémentaires". Le but de la Fédération est de voir appliquées les revendications centrales de la votation.
A voir aussi le site de l'Association Romande pour le développement et l'intégration des Médecines Complémentaires.
L'Organisation du Monde du Travail en Thérapie Complémentaire, chargée de la mise sur pied du diplôme en thérapie complémentaire sous la direction de l'Office Fédéral de la Formation Professionnelle et de la Technologie. L'OdA KTTC propose un diplôme de branche permettant aux thérapeutes déjà formés selon certaines méthodes reconnues d'obtenir une validation de leurs acquis.
L'Organisation du Monde du Travail de la Médecine Alternative est responsable du diplôme en médecine alternative, également en collaboration avec l'OFTT.
Finalement, on ne peut terminer ce tour d'horizon sans citer, l'Association des Praticiens en Thérapies Naturelles qui est un interlocuteur essentiel en Suisse Romande.
Vous l'aurez compris, la situation actuelle est complexe. Nous espérons toutefois que ce bref tour d'horizon de la situation des thérapies alternatives et complémentaires en Suisse pourra vous aider à planifier votre formation en toute connaissance de cause.
Amitiés,
François
Références annexes
Système de santé suisse 2010–2012 - Survol de la situation actuelle, G. Kocher & W. Oggier, Verlag Hans Huber,
2011.
Médecin et droit médical, 3ème ed., D. Bertrand, M. Ummel, J.-F. Dumoulin, Médecine et Hygiène, 2009.